Bénéfices de l’activité physique

Les référentiels sur l’activité physique (AP) décrivent les impacts spécifiques de l’AP selon la pathologie ou la situation du patient, avec des données particulières concernant la consultation, l’épreuve d’effort et la prescription d’AP.

3 types d’activité conseillés pour tous vos patients

Trois types d’activité physiques sont possibles :

  • des exercices d’endurance ;
  • des exercices de renforcement musculaire ;
  • des exercices d’assouplissement.

En surpoids ou obèses

Effets de l’AP

  • Lors de la phase d’amaigrissement, la combinaison d’une réduction modérée d’apports énergétiques et d’un niveau adéquat d’AP permet de maximiser la perte de poids et surtout de limiter la perte de masse musculaire associée.
  • Lors de la phase de maintien du poids, l’AP prévient la reprise de poids, en limitant la perte de masse musculaire et en favorisant l’utilisation des lipides. Elle améliore les capacités cardio-respiratoires.

Points de vigilance

Les AP dites « en décharge » (en piscine avec la natation ou l’aquagym) ou à faibles impacts articulaires (telles que le vélo) sont à privilégier. Le vélo à assistance électrique permet une meilleure pratique.

Les patients en surpoids ou obèses qui maigrissent et qui participent à des programmes d’AP peuvent éprouver une augmentation des douleurs, en particulier du dos. Ce problème est lié à une redistribution des charges corporelles au niveau des vertèbres. Il est généralement passager. Il est important d’en informer le patient et de l’encourager à continuer ses AP.


Atteints du diabète de type 2

Effets de l’AP

Une AP régulière en endurance ou en renforcement musculaire réduit le risque de complications micro et macro-vasculaires du diabète. La combinaison de ces deux types d’AP est encore plus efficace sur le contrôle glycémique. L’AP réduit les besoins du patient en insuline.

Contre-indications

  • hyperglycémie > 2,5 g au moment de débuter l’exercice ;
  • glycémie mal contrôlée 
  • Les AP d’intensité élevée doivent être évitées chez les patients présentant :
    • une rétinopathie sévère proliférative ou non proliférative évolutive, ou ayant été traitée récemment au laser ;
    • une atteinte rénale sévère ;
    • une dysautonomie sévère ;
    • une hypertension artérielle non contrôlée associée ;
    • un mal perforant plantaire (pour les AP mobilisant les membres inférieurs).

Atteints de BPCO

Effets de l’AP

L’AP d’endurance augmente la capacité cardio-respiratoire.

L’AP en renforcement musculaire améliore la force et l’endurance musculaires (en particulier des membres inférieurs), ainsi que la capacité cardio-respiratoire.

Les AP combinées d’endurance et en renforcement musculaire améliorent encore plus la force musculaire et la capacité cardio-respiratoire du patient atteint de BPCO.

Contre-indications

  • Hypertension artérielle pulmonaire (pour les AP d’intensité au moins modérée) mais la réadaptation respiratoire n’est pas contre-indiquée ;
  • BPCO sévère avec désaturation à l’exercice ou insuffisance respiratoire chronique sous oxygène de longue durée (pour les AP d’intensité élevée) ;
  • épisode récent d’exacerbation respiratoire (moins de 3 semaines) ou insuffisance respiratoire non contrôlée.

Atteints d’hypertension artérielle

Effets de l’AP

L’AP en endurance réduit la pression artérielle de 5 à 7 mmHg chez le patient hypertendu (ceci indépendamment de la réduction du poids et de la masse grasse).

L’AP en renforcement musculaire d’intensité modérée réduit les niveaux de pression artérielle systolique (PAS) et diastolique (PAD) d’environ 3 à 4 mmHg.

Les effets de l’AP sur la pression artérielle ne se maintiennent que si l’AP est régulière et poursuivie sur le long cours. L’impact de l’AP chez les patients hypertendus âgés semble moins important et porte essentiellement sur la PAD.

Points de vigilance

Chez les patients hypertendus traités, une AP d’endurance d’intensité élevée ne doit pas être systématiquement interdite, mais il faut leur expliquer qu’une AP d’intensité modérée semble préférable pour optimiser le rapport bénéfice/ risque.

Une thérapeutique pharmacologique mal adaptée peut favoriser une déshydratation, des troubles électrolytiques, et/ou une majoration de l’hypotension post-exercice.

Contre-indications

  • Contre-indication absolue: HTA symptomatique en particulier à l’exercice PAS ≥ 200 mmHg ou PAD ≥ 115 mmHg (pour les AP d’intensité au moins modérée) ;
  • Contre-indication relative: HTA symptomatique en particulier à l’exercice PAS ≥ 180 mmHg ou PAD ≥ 105 mmHg (pour les AP d’intensité au moins modérée) ;

Des précautions particulières sont à prendre en cas d’HTA mal équilibrées et/ou symptomatiques et/ou avec une atteinte d’un organe cible (pour les AP d’endurance d’intensité très élevée ou les AP en renforcement musculaire d’intensité élevée).


Atteints d’une maladie coronarienne stable

Effets de l’AP

L’AP a des effets bénéfiques indirects sur la maladie coronarienne stable par une amélioration des facteurs de risque cardio-vasculaire modifiables (hypertension artérielle, diabète, dyslipidémie).

Elle possède aussi 4 effets directs : anti-inflammatoire systémique, anti-ischémique, antithrombotique et antiarythmique. Au total, l’AP régulière :

  • améliore la tolérance myocardique à l’exercice et élève le seuil ischémique ;
  • a un effet antiarythmique ;
  • paraît potentialiser les effets des traitements médicamenteux et de l’angioplastie coronaire.

Après un AVC

Effets de l’AP

Après un AVC, une AP adaptée mise en place précocement, au mieux dans un centre de réadaptation, puis poursuivie régulièrement toute la vie, améliore l’état de santé, l’autonomie et la condition physique du patient.

L’AP en endurance améliore la capacité physique, l’adaptation générale à l’effort et l’indépendance fonctionnelle.

Les AP d’intensité faible peuvent améliorer la performance motrice, la démarche, l’équilibre et diminuer les facteurs de risque cardio-vasculaire.

Les AP d’intensité modérée améliorent le volume d’oxygène maximum (VO2 max), l’endurance à la marche, les fonctions cognitives et neuromotrices et réduisent les facteurs de risque cardiovasculaire.

Les AP d’intensité élevée peuvent être proposées progressivement aux patients qui ont bien toléré les intensités modérées, lors de l’épreuve d’effort.


et aussi :

Atteints d’un cancer du sein, de la prostate ou colorectal

Effets de l’AP

Les bénéfices d’une AP chez les patients atteints d’un cancer sont supérieurs aux risques, à condition qu’elle soit personnalisée selon la condition physique et l’état de santé du patient.

Les risques et la tolérance à l’AP varient :

  • avec l’évolution du cancer ;
  • selon les différentes périodes de traitements spécifiques ;
  • selon les variations de l’état clinique du patient en lien avec les effets secondaires des traitements et des comorbidités préexistantes.

L’activité physique est adaptée, voire suspendue en cas de symptômes inhabituels (vertiges, nausées, douleur thoracique, douleurs osseuses, etc.).

Points de vigilance

Durant la phase active de traitement, en particulier lors des chimiothérapies ou des thérapies ciblées, les patients peuvent avoir des périodes fluctuantes et peuvent requérir de fréquentes modifications de leur programme d’AP, avec une réduction de l’intensité et/ou de la durée des sessions.

Atteints d’insuffisance cardiaque chronique (ICC)

Effets de l’AP

La prescription d’une AP fait partie du traitement optimal du patient atteint d’ICC stable. À long terme, la pratique d’une AP adaptée régulière dans l’ICC :

  • améliore les capacités cardio-respiratoires, la force musculaire, l’autonomie et la qualité de vie ;
  • réduit le nombre de réhospitalisations.

Le volume d’AP recommandé est :

  • d’au moins 5 séances de 30 minutes d’activité en endurance d’intensité modérée ;
  • et de 2 ou 3 séances de renforcement musculaire par semaine.

Les sessions d’exercices sont précédées d’une période d’échauffement et suivies d’une période de récupération de 10 minutes, incluant des étirements statiques, des mobilisations des amplitudes articulaires et des exercices aérobies de faible intensité.

Contre-indications

  • Dysfonction myocardique sévère ;
  • Péricardite chronique constrictive ;
  • Faible capacité d’effort (< 5 à 6 METs) ;
  • Échocardiographie d’effort avec ischémie, majoration d’une fuite mitrale, d’un asynchronisme de contraction, et/ou d’une hypertension artérielle pulmonaire.

Pendant la grossesse et le post-partum

Effets de l’AP

Une activité physique régulière de 150 à 180 minutes/semaine, d’intensité modérée, répartie sur au moins 3 jours, a des effets bénéfiques sur la santé de la mère et du bébé. Elle permet de :

  • Réduire le risque de prise de poids excessif ;
  • Diminuer le risque de diabète gestationnel.

Une AP d’intensité modérée n’est pas dangereuse pour le fœtus.

Pour les femmes inactives avant leur grossesse, on peut prévoir des séances de 15 minutes trois fois par semaine, puis augmenter la durée à 30/40 minutes au 2e trimestre.

Les AP privilégiées sont celles qui sollicitent les groupes musculaires importants sans mise en charge ou à faible impact :

  • la marche ;
  • le vélo stationnaire ;
  • la natation ;
  • les exercices en piscine…

Les activités physiques en renforcement musculaire doivent être d’intensité modérée et concerner l’ensemble des principaux groupes musculaires.

Les contre-indications

Contre-indications absolues

  • Rupture prématurée des membranes ;
  • Travail prématuré pendant la grossesse actuelle, ou antécédents d’au moins 2 naissances prématurées
  • Saignement vaginal persistant inexpliqué ou placenta prævia après 24 semaines de gestation ;
  • Prééclampsie ;
  • Béance du col utérin/cerclage ;
  • Indices de retard de croissance intra-utérine ;
  • Grossesse de rang élevé (triplés) ;
  • Épilepsie non contrôlée ;
  • Autres maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires aiguës ou chroniques graves, hémoglobinopathies, troubles systémiques.

Contre-indications relatives

  • Antécédents de fausses couches à répétition ;
  • Hypertension artérielle gestationnelle ;
  • Grossesse gémellaire à partir de 28 semaines ;
  • Hémoglobinémie < 9 g/L ou anémie symptomatique ;
  • Diabète mal équilibré (HbA1C > 6,5 %) ;
  • Malnutrition ;
  • Troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) ;
  • Obésité extrême (IMC > 40) ;
  • Limitations orthopédiques (dos, genou, hanches surtout), mais natation possible ;
  • Maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires légères à modérées ;
  • Diabète de type 1 non contrôlé ;
  • HTA non contrôlée ;
  • Maladie thyroïdienne non contrôlée ;
  • Haut niveau de tabagisme ;
  • Autres troubles de santé importants.

Atteints de dépression

Effets de l’AP

Chez les patients atteints de dépression légère à modérée :

  • un programme d’AP adaptée mixte (en endurance et en renforcement musculaire) sur trois mois est aussi efficace qu’un traitement médicamenteux ou une psychothérapie sur la symptomatologie dépressive et le taux de rémission… 
  • Un minimum de 3 séances supervisées est recommandé par semaine.
  • On observe un taux de récidive plus faible pour les patients traités par AP seule, à six mois de suivi après la fin du traitement.

Pour les patients atteints d’épisodes dépressifs chroniques d’intensité modérée à sévère :

  • ce programme d’AP peut être associé aux autres thérapeutiques médicamenteuses ou psychothérapeutiques prescrites.

Points de vigilance

Une évaluation médicale minimale est recommandée chez les patients déprimés, avec une estimation du niveau de risque cardiovasculaire, compte tenu de l’association fréquente entre maladies chroniques et dépression.

Les patients déprimés peuvent bénéficier d’une consultation médicale (longue) d’AP.

Pour vos patients âgés

Effets de l’AP

Selon le « statut » de la personne âgée, les objectifs de l’AP sont différents.

  • Chez les personnes âgées robustes, l’AP a pour objectif de les maintenir en bonne santé et autonomes.
  • Chez les personnes âgées fragiles, l’AP a pour objectif d’inverser leur statut ou de maintenir leur indépendance.
  • Chez les personnes âgées dépendantes, l’AP a pour objectif de ralentir le déclin fonctionnel ou d’améliorer leur statut fonctionnel et de leur (re)donner le plus d’autonomie possible.

Le programme d’AP inclut des exercices en endurance, en renforcement musculaire, d’assouplissement, ainsi que des exercices d’équilibre. Chez les personnes très âgées, fragiles ou en perte d’autonomie physique ou cognitive, les volumes d’AP sont faibles au début avec des intensités légères et des durées courtes. La progression est individualisée et adaptée à la personne.

Points de vigilance

Certains signes peuvent révéler une intolérance à l’activité physique :

  • Impression de manque d’air ;
  • Douleur/oppression dans la poitrine ;
  • Palpitations ;
  • Étourdissement ou évanouissement ;
  • Difficultés pour maintenir une conversation confortablement pendant que l’on réalise l’AP ;
  • Fatigue intense ;
  • Couleur bleutée de la peau au niveau des lèvres ou sous les ongles ;
  • Nausées ;
  • Peau pâle, humide ou froide.
Aller au contenu principal